Dans cette pièce qui éclot comme le point final d’une trilogie entamée avec Prelude et Damnoosh, le chorégraphe persan poursuit une fine exploration chorégraphique introspective. À travers le passage par des états et des moments qui appartiennent au passé, à des versions antérieures de soi, Sina Saberi nous fait entrer chez lui. Dans la langue persane, نرگس (Narges) désigne à la fois un prénom féminin, les yeux de l’être aimé et la fleur de narcisse.
L’espace dépouillé laisse à imaginer un salon abrité, comme si l’on était au cœur d’un foyer à Téhéran, ville où a grandi Sina Saberi dans les années 1990. Vêtu de blanc, le chorégraphe amorce une danse qui se délove en invitant peu à peu d’autres présences, femmes et hommes, à venir habiter la scène à ses côtés. Puisant dans ses propres souvenirs, le chorégraphe et danseur qui vit à présent en Allemagne partage ce qui fait le socle d’un être, son fondement personnel.
Il ouvre ainsi un espace de contact entre la sphère privée et le regard public, en nous invitant dans un lieu où les rencontres et les intimités se tissent, se nouent pour un temps, dans un échange de gestes qui trament comme de courts dialogues sans paroles. Sa danse interroge et met en perspective la façon dont une existence se trouve modifiée par le cours des évènements intimes, pour le pire comme pour le plus doux.
Création 2024 / Conception et interprétation : Sina Saberi, Jorge De Hoyos, Bita Bell + invités : Venetsiana Kalampaliki, Alexander Varehkine, Ava Jalali / Regard extérieur : Tanin Torabi / Accompagnement artistique : Claire Lefevre, Alireza Bahrami / Entrainement voix : Marie Sophie Richter / Son et média : Ali Phi / Lumières : Sebastian Solorzano / Dramaturgie : Niklaus Bein / Chargé de production : Sina Rundel / Costumes : Lea Theres Lahr-Thiele
Production : Sina Saberi / Coproduction : K3– Zentrum für Choreographie | Tanzplan Hamburg, Euro-scene Leipzig, BNM Ballet national de Marseille / Soutien : Fonds Darstellende Künste, HK Hamburgische Kulturstiftung
