Le rapport scène-écran trouve peut-être ici un nouvel avatar, dans la collaboration de Nicole Mossoux et Patrick Bonté avec le réalisateur Sylvain Dufayard. De présence en projection, quatre incarnations d’Ophélie mènent l’enquête sur la belle noyée qui, depuis Hamlet, a imprégné les arts et les imaginaires.
Pensé d’abord pour être joué dans des piscines et autres plans d’eau, Ophelia-s a regagné la boîte noire du théâtre riche de ces expérimentations alternées: techniques natatoires, chemins d'images et écriture scénique permettent d'épouser et diffracter la figure ô combien emblématique d’Ophélie, l’obstinée, l’amoureuse éperdue, la folle, la victime consentant à sa propre perte, la noyée... Figure culminant dans les représentations qu’en donnent Millais et les préraphaélites du XIXe siècle. Articulant geste dansé et image projetée, la Cie Mossoux-Bonté place quatre femmes sur le plateau, au bord d’un plan d’eau. Lieu de l’abstraction, du souvenir, de l’image mentale, la vidéo contamine la danse – et vice-versa. De même que s’imbriquent la condition des femmes et les questions environnementales. Détectives? Survivantes? Les Ophélies cohabitent dans un mystère épaissi par l’élément eau: à la fois source et tombeau. Leur lien intime et ultime.
Conception et chorégraphie: Nicole Mossoux/ Mise en scène : Nicole Mossoux, en collaboration avec Patrick Bonté/ Interprétation et collaboration artistique : Anne-Cécile Chane-Tune, Colline Libon, Frauke Mariën et Shantala Pèpe / Création sonore : Thomas Turine / Scénographie : Johan Daenen, assisté de Johanna Daenen / Costumes : Jackye Fauconnier, assistée de : Marine Stevens / Couture : Nicole Moris / Habillage : Lydie Fourneau et Élodie Pulinckx / Maquillages : Nina Vial, en collaboration avec Valérie Locatelli / Lumière : Patrick Bonté / Collaboration à la dramaturgie : Manon Dumonceaux
Réalisation film et direction photo : Sylvain Dufayard / Premier assistant réalisateur : Romain Lhote / Chef électro : Bert Jonckheere / Opérateur sous-marin : Olivier Martin / Assistante caméra sous-marine : Alexandra Brixy / Assistante caméra : Laure Massiet / Coaching apnée : Alexis Servaes / Formation en nage synchronisée : Lisa Ingenito
Régie son :Fred Miclet / Régie lumière : Léopold de Neve / Régie vidéo : Stefano Serra
Renfort technique : Camillo De Lellis, Baptiste Leclère, Bartira Pereira et Luca van het Groenewoud
Stagiaires : Camille Vandevelde et Nicolas Lefebvre
Remerciements : Bertrand Bodart, Marie-Jeanne Dieudonné, Eric Dumonceaux, Marie-Paule Goblet et Agnès Legrain
Production : Compagnie Mossoux-Bonté, en coproduction avec Charleroi danse –
Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Escher Theater – Esch-sur-Alzette et Théâtre Les Tanneurs – Bruxelles.
Avec le soutien de Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du Gouvernement fédéral
belge, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, service de la danse et de Wallonie-
Bruxelles International.
Les apéros danse sont un nouveau moment de convivialité et de découverte de la danse. Autour d’un verre, en amont d’un spectacle, Elodie Verlinden, chercheuse en danse à l’ULB, vous invite à rentrer dans les arcanes d’une œuvre, à ouvrir la boite à outils d’un chorégraphe, à parcourir l’histoire de la danse dans une approche didactique et accessible.
Martha Graham disait « La danse est le langage caché de l’âme ». Ce langage s’apprend et s’apprécie pas à pas, d’un spectacle à l’autre. Trop souvent la danse est encore perçue à tort comme un art difficile. Les apéros danse sont faits pour déjouer ce préjugé et accompagner le public sans l’influencer dans sa vision de l’œuvre. Donner le goût pour mieux se laisser porter par l’univers des artistes, la singularité des spectacles. Car comme le préconisait Maurice Béjart : "La danse, c’est un minimum d’explications, un minimum d’anecdotes, un maximum de sensations".