Si le titre rappelle d’abord la comédie musicale Hair et sa bande de hippies à notre esprit, oublions bien vite cette référence cinématographique : le point de départ de cette danse qui fait tourner les têtes est l’exploration littérale de la chevelure comme moteur chorégraphique, sous la forme d’un solo surprenant.
Quelles danses s’écrivent si l’on prend soudain conscience que les cheveux implantés sur notre crâne sont la seule partie de notre corps qui puisse bouger involontairement ? Quelles pistes s’ouvrent en partant de ce point d’attention et en explorant scrupuleusement les mouvements qui naissent de cette racine ? C’est à cette minutieuse investigation que le chorégraphe lituanien Dovydas Strimaitis se livre pour composer ce solo. Gainée de noir brillant, sa silhouette s’efface presque dans l’espace pour laisser place à la mise en lumière de sa longue chevelure rousse. Les mouvements hypnotiques se déploient depuis le sommet de son crâne, décrivent des cercles, tracent des formes persistantes tout autour de lui. Passé par le Ballet national de Marseille sous la direction de (LA)HORDE, le chorégraphe et interprète propose là sa propre variation sur le thème de la hairography, cette façon de danser qui engage largement les rotations de la tête et les mouvements capillaires vigoureux.
Création 2022 / Création, chorégraphie, interprétation : Dovydas Strimaitis / Lumières : Lisa M. Barry / Musique : composition originale de Julijona Biveinytė, Bach Prélude de la Suite n°4 pour violoncelle joué par Yo-Yo Ma / Technicien : Povilas Laurinaitis
Coproduction : Conny Janssen Danst, Dansateliers