Du 20 au 30 mars 2024, La Raffinerie propose une nouvelle édition du Festival Legs. Fidèle à son identité, la programmation plonge dans la caverne d’Ali Baba de la danse et en exhume quelques très belles pièces, fantômes et trésors cachés. La danse s’y révèle dans une perspective à la fois historique et contemporaine, et, plus souvent que l’on pourrait s’y attendre, politique et engagée.
Des artistes internationaux sont présent·e·s pour tracer la carte des traditions, rituels et répertoires chorégraphiques, comme les Lisboètes Jonas&Lander, le chorégraphe marocain Taoufiq Izeddiou, la Française Madeleine Fournier, le Kinois Didier Ediho... D’autres artistes reviennent après une longue absence : Jean Luc Ducourt remonte sa pièce VéNus ReMix plus de dix ans après sa création à Charleroi danse, Alireza Mirmohammadi arrive à Bruxelles enfin après tous les reports liés au Covid, et Alain Buffard, disparu en 2013, se manifeste par l’intercession du danseur Christophe Ives.
Cette année, sont évoqué·e·s ou mis·e·s à l’honneur le fado portugais, la bourrée auvergnate, la sorcellerie congolaise, les rituels de deuil iraniens, la transe soufie, le ballet classique… À travers toutes les couleurs du spectre, le corps catalyse les mémoires et les émotions. Il se fait manifeste et porte-parole d’une œuvre ou d’un·e artiste, notamment dans la nouvelle création RUSH de Mette Ingvartsen, rétrospective des vingt ans de la compagnie, solo qui est aussi hommage à son interprète Manon Santkin. Autre solo en forme d’autoportrait, la reprise de Good Boy, pièce maîtresse dans l’œuvre du chorégraphe français Alain Buffard, témoigne également de la force d’un corps étendard, symptôme des années SIDA et sujet de renaissance.
Sensuels, collectifs, oniriques, les corps et les énergies se rassemblent pour faire face au temps qui passe et aux souffrances. Unis, radieux, à nu, colorés, en colère, ils ne cessent de se battre.